St-Philbert revotera pour choisir son maire
Publié le 15 Mai 2008
Le tribunal administratif a annulé, hier, le résultat des élections municipalesà Saint-Philbert-de-Grandlieu. Il faudra retourner aux urnes.
Fin avril, le commissaire du gouvernement relève des irrégularités dans le classement de 72 bulletins blancs sur les procès-verbaux, lors du dépouillement. La jurisprudence prévoit alors d'enlever les bulletins litigieux du score de la liste gagnante. Vu l'écart de deux voix, le résultat de l'élection s'en trouve modifié.
« Une décision paradoxale »
« En droit, le tribunal ne pouvait pas faire autrement que d'annuler », re
regrette Monique Rabin, maire et conseillère
régionale socialiste. Le jugement ne la surprend
pas, mais elle est amère.
« Ils ont organisé l'annulation de l'élection,
j'ai perdu toute estime pour mes adversaires »,
accuse-t-elle.
La maire dénonce l'ancienne majorité municipale chargée des opérations électorales. Les colistiers ou adjoints d'Yvonnick Gilet présidaient en effet les bureaux de vote. « Des mauvais perdants » selon Monique Rabin. Son avocat enfonce le clou : « La décision est juste en droit, mais elle est paradoxale. Car le manquement est imputable au précédent maire et non à Mme Rabin. »
Yvonnick Gilet estime
qu'« il ne faut pas en tenir rigueur aux responsables des bureaux de vote. C'est un problème administratif qu'on peut rencontrer dans beaucoup de communes »
Monique Rabin a un mois pour faire appel. Elle réunit son équipe aujourd'hui pour en discuter. Si elle saisit le Conseil d'État, l'équipe municipale reste en place en attendant la décision « dans six ou sept mois ». Cela repousserait d'éventuelles nouvelles élections à janvier. Si Monique Rabin ne fait pas appel, le préfet désigne alors une délégation spéciale chargée d'administrer la commune et d'organiser dans les trois mois de nouvelles élections. Les mêmes listes, modifiées ou non, et de nouvelles listes peuvent se présenter. « Pour le bien de la commune, je préfère des élections avant l'été », remarque Yvonnick Gilet. Monique Rabin ne semble pas décidée à prolonger le conflit, forte d'une « dynamique » de victoire et d'un jugement qui finalement ne lui est pas défavorable. « On revotera, et après il n'y aura plus de doute. »
Christophe JAUNET